Plusieurs proches de victimes de la COVID-19 et des élus ont pris part à la journée de commémoration jeudi
Elsa Iskander
Vendredi, 12 mars 2021 00:00
Des familles de victimes ayant perdu la vie des suites de la COVID-19 se sont recueillies jeudi à midi, pour une cérémonie de commémoration qui s’est tenue devant le parlement, à Québec.
Des travailleurs de la santé et des élus, incluant le premier ministre François Legault, ont pris part à cette première journée officielle dédiée à la mémoire des victimes de la pandémie. Plusieurs villes, incluant Québec et Montréal, leur ont aussi rendu hommage.
La cérémonie a permis à certains proches de personnes décédées, dont les funérailles n’ont pas encore été célébrées, de dire enfin un dernier au revoir.
Un baume au cœur
L’événement permet en effet de consoler les endeuillés, croit Danielle Séguin, qui fait de l’accompagnement au deuil dans le cadre de son travail au Carrefour des proches aidants.
« Ça apporte au moins un petit baume au cœur. Ça ne résout pas tout mais ça soulage de se sentir proche de tout le monde, de savoir que partout dans la province les gens sont en communion avec nous. »
Stéphanie Bédard, inhalothérapeute et enseignante au cégep de Sainte-Foy, a trouvé la cérémonie devant le parlement très touchante. « Par la nature de notre travail, on est là souvent jusqu’à la toute fin pour nos patients. »
« Aujourd’hui, j’ai le privilège de leur dire au revoir », a fait valoir Théthé Kalanga-Mutshiaudi, préposée aux bénéficiaires depuis près d’une vingtaine d’années, en parlant de ses anciens patients. Cela dit, « la bataille n’est pas finie », prévient-elle.
« C’est la raison pour laquelle je suis venue, pour demander à mes résidents qui sont au-delà, tous ceux qui sont partis, de nous donner des forces parce que la bataille n’est pas finie », a-t-elle ajouté.
Écoutez l’entrevue de Pierre Nantel avec Stéphanie Bédard et Théthé Kalanga-Mutshiaudi sur QUB radio:
Important de décrocher
Pour les endeuillés, il est difficile d’allumer la télévision, la radio ou d’autres médias et d’entendre parler du coronavirus qui continue de faucher des vies.
« Quand ça revient toujours en boucle, il faut prendre une certaine distance de temps en temps », suggère Mme Séguin.
« Ça finit par être un peu harassant d’entendre toujours parler de la COVID. Tous les jours, on a un décompte des contaminations, des morts. Des fois, je ferme la télé, la radio », raconte Christine Risi, qui a perdu son père de la COVID-19.
« On en entend beaucoup parler [dans les médias] mais le fait d’avoir perdu mon père, ça met un visage sur quelque chose qui peut être un peu abstrait, les statistiques et tout ça. Et je me sens solidaire des gens qui ont perdu un proche même en ne les connaissant pas. On n’est pas tout seul », dit Mme Risi.
Écoutez l’entrevue de Pierre Nantel avec Christine Risi, fille d’une victime de la COVID-19, sur QUB radio: