Intervention sur TQ5 de Lynda Sebti, Présidente du Congrès des Kabyles du Canada. | 2021-08-26 | CKC

La Kabylie a vécu et continue de vivre une situation extrêmement difficile et grave. Plus d’une centaine de feux de forêt se sont incrustés au cœur des villages. Cette situation a entrainé de lourdes conséquences. En effet, les habitants se sont trouvés encerclés par les feux sans moyens de leur faire face et n’ont pas eu le choix que d’abandonner leurs demeures. Le bilan est déjà lourd et malheureusement il s’alourdira dans les semaines à venir. Nous comptons actuellement plus de 190 personnes décédées, plusieurs maisons brûlées, des cheptels carbonisés et des personnes disparues. De plus, il y a un grand problème d’électricité, de gaz de ville et de réseau téléphonique. En somme, il y a des pertes humaines, des pertes matérielles et une détresse psychologique qui est à son comble.

Il est vrai que les membres de la communauté kabyle du Canada n’ont pas vécu cette situation directement, mais nous l’avons tous vécue indirectement. Nous pouvons qu’être choqués, en colère, attristés et troublés face à cette situation. Nous, les Kabyles de la diaspora, sommes démunis et nous avons le cœur lourd.

Les habitants ont été livrés à eux-mêmes, puisque l’État algérien a été silencieux, absent et inhumain. Heureusement que les Kabyles ont de belles valeurs huma ines. En effet, les citoyens ont fait preuve de solidarité, de courage et d’entraide. Ils ont essayé tant bien que mal de défier les feux et de les contrôler sans moyens matériels ni de protection. Parallèlement, plusieurs pays ont proposé leur aide à l’Algérie pour éteindre les feux qui ont ravagé la Kabylie. Par contre, certains pays se sont vus refuser l’accès au territoire algérien. Cette situation est scandaleuse. C’est un génocide.

Le Congrès des Kabyles du Canada est loin d’être indifférent. Nous, membres de son Conseil d’administration, avons eu des rencontres avec les associations du Canada afin de collaborer et travailler ensemble. Nous suivons de très près la situation. D’ailleurs, nous avons posé certaines actions pour venir en aide à la Kabylie. Nous avons rédigé un communiqué pour dénoncer la situation. Avec l’aide de la communauté, nous avons pris contact avec des journalistes et la présidente du CKC, Lynda Sebti, a eu une entrevue qui est passée au téléjournal de Radio-Canada. C’était très important de médiatiser la catastrophe humaine afin de toucher toutes les communautés ainsi que le gouvernement.

Nous avons également préparé deux lettres pour lancer un appel à l’aide humanitaire internationale. L’une des lettres était destinée au premier ministre, Justin Trudeau, et l’autre destinée aux députés des circonscriptions. Nous les avons partagées sur notre page Facebook et nous avons sollicité toute la communauté kabyle à les envoyer en leur nom. Nous avons également pris contact avec des églises, des organisations et institutions des femmes pour leur faire part de la situation et solliciter leur aide.

Nous avons également interpelé la Croix-Rouge canadienne, l’Organisation des Nations Unies, Médecins sans frontières, L’Organisation mondiale de la santé ainsi que l’Association des grands brûlés.

Étant donné que le CKC est une organisation canadienne qui ne peut pas organiser des collectes de fonds destinées à la Kabylie, nous avons partagé celles que la communauté a organisées. Nous avons lancé plusieurs appels à la solidarité, à l’entraide et à la participation.

Nous devons être unis pour reconstruire la Kabylie!